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Médecine de Catastrophe - Urgences Collectives ; 6(3):188-189, 2022.
Article in French | ScienceDirect | ID: covidwho-2008070

ABSTRACT

Les signaux sanitaires peuvent révéler une menace pour la santé publique. Afin de détecter précocement ces signaux, de nombreux pays ont développé des systèmes de surveillance reposant non plus uniquement sur des pathologies ou des syndromes identifiés a priori mais sur des proxys de santé [1]. En France, le dispositif de surveillance syndromique s’appuie notamment sur les données du réseau OSCOUR® (organisation de la surveillance coordonnée des urgences) [2]. Ce système de surveillance non spécifique qui repose sur la collecte et l’analyse de données des services d’urgences en temps réel a pour objectif l’identification précoce d’impact (ou l’absence d’impact) d’évènements sanitaires ou de menaces d’origines environnementales, infectieuses (émergentes ou connues) ou malveillantes, afin que des actions de santé publique adaptées soient mises en place. En effet, face à des événements et/ou des situations exceptionnelles, les établissements hospitaliers et en particulier les services d’urgences constituent la première ligne du système de soins français. Si dans la grande majorité, ces situations sont connues des professionnels des urgences (épidémies hivernales, cyclone, etc.), certains évènements peuvent passer « sous le radar » (source d’exposition diffuse, nouveau produit sur le marché, produit radioactif, contamination chimique, agent pathogène « oublié », etc.). Or, l’absence d’anticipation et/ou de détection de ces événements peut conduire à un afflux massif de patients qui peut rapidement désorganiser l’offre de soins si le nombre de patients est supérieur aux possibilités de prise en charge simultanée de la structure médicale, avec la possibilité de survenue d’une crise sanitaire. Pour Santé publique France, le défi consiste donc à identifier précocement des signaux à partir des données des services d’urgences (un dépassement d’un seul statistique ou d’une activité habituelle) afin : – d’identifier un phénomène de santé qui impacterait des individus sans lien apparent et exposés à un phénomène suffisamment discret ou encore jamais observé dans la population pour ne pas être prévisible ou détecter par d’autres systèmes de surveillance ou par les professionnels de santé en charge de ces patients ;– de déclencher une alerte et d’informer les professionnels de santé et l’organisation de l’offre de soin. Ces dernières années, le réseau OSCOUR® a montré sa plus-value dans la détection précoce de signaux sanitaires donnant lieu à des alertes sanitaires et les exemples sont nombreux : épidémie d’intoxications aux cannabinoïdes de synthèse [3], épidémie de rougeole [4], détection d’un acte de malveillance [4], cluster de conjonctivite [5], etc. Face à un monde en constante mutation, la menace sanitaire est encore bien présente et la récente pandémie de COVID-19 est là pour nous le rappeler. Dans ce contexte, la surveillance syndromique se doit d’être en constante évolution, l’élargissement à de nouvelles sources de données comme celles des SAMU permettrait d’améliorer la réactivité pour une meilleure détection et un meilleur suivi des évènements inhabituels. Par ailleurs, le réseau OSCOUR® peut et doit être renforcé afin d’anticiper au mieux les risques sanitaires futurs. Ce renforcement passe par une amélioration de l’exhaustivité du codage aux urgences mais également des échanges réguliers entre épidémiologistes et cliniciens qui permettront d’accroître la culture du signalement (connaissance des circuits de signalement, etc.). En effet, l’anticipation des situations inconnues nécessite de travailler sur des scénarii possibles et la mise en place d’exercices en situation réelle. Par ailleurs, il est nécessaire de mutualiser les expériences entre les différents acteurs au travers notamment d’une rétro-information partagées des signaux (validés ou non). La remontée en temps réel des données des urgences et des SAMU, complémentaire des signalements issus des professionnels de santé du terrain, est un outil précieux pour anticiper au mieux l’arrivée d’une menace et ainsi d’éviter la désorganisation du système de soin. Le déploiement du ROR (répertoire opérationnel des ressources) et le développement de nouvelles méthodes statistiques sont d’autant d’enjeu pour faciliter la remontée des données et prévenir de façon réactive un afflux de patients.

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